Nature
PETIT TERRITOIRE MAIS GRANDE DIVERSITE
A la convergence de l’Oust et de l’Arz, le territoire de la commune de Saint-Perreux bénéficie d’un milieu naturel de qualité.
Le pourtour de la commune est partie intégrante de la zone Natura 2000 des Marais de Vilaine et bénéficie à ce titre d’une
protection. L’ensemble du territoire est constitué d’une mosaïque de milieux avec leur faune et leur flore spécifiques: des zones humides, des zones boisées, de la lande sèche et du bocage.
Une biodiversité remarquable sur un petit territoire.
Les zones humides
Les vallées de l’Oust et de l’Arz, avec leurs marais latéraux constituent des zones humides. Comme chacun le sait aujourd’hui, ces zones humides sont d’un intérêt majeur pour la qualité de l’eau. Ce sont aussi des corridors écologiques qui permettent aux espèces de se reproduire et de se déplacer notamment en période de migration. Leur préservation est donc essentielle.
En remontant le cours de l’Arz à partir de sa jonction avec l’Oust, on traverse les Marais de la Mare et de Cohian. Ces marais jouent en hiver leur rôle de zone d’expansion des crues de la rivière. Dans ces prairies de fauche et de pâturage la biodiversité y est remarquable.
Au milieu de l’hiver, oiseaux d’eau et limicoles trouvent dans ces marais les lieux de nourrissage et de repos qui leurs sont nécessaires (Mouettes Rieuses, Vanneaux huppés, Pluviers dorés, Bécassines des marais, Canards Colverts…).
Dès le début janvier, les Grenouilles Rousses quittent les coteaux alentours pour pondre leurs amas d’oeufs à proximité de la rivière, là où la hauteur d’eau est faible. Un peu plus tard, c’est au tour de la Grenouille Agile de confier ses oeufs au marais inondé.
Dans la rivière, plusieurs espèces de mammifères aquatiques ou semi-aquatiques se cotoient. Certaines sont protégées comme le Campagnol Amphibie, mais aussi la Loutre d’Europe.
La loutre est ici dans son milieu. L’ espèce est très discrète et il est difficile de l’observer car son territoire est très étendu. Mais les indices de sa présence sont réguliers : empreintes, épreintes (crottes), restes de ses repas comme des écrevisses.
Avec l’arrivée du printemps, dès la fin mars, en levant les yeux, vous pouvez observer plusieurs espèces de rapaces nicheurs à la recherche de leur nourriture : le Milan Noir, qui se nourrit de poissons ou de petits mammifères morts, le Busard des roseaux et la Buse Variable à la recherche de petits mammifères vivants, de serpents, de batraciens, puis la Bondrée Apivore friande des larves d’abeilles et de guêpes sauvages. Plusieurs couples de Faucon Crécerelle se reproduisent à la marge des marais et y trouvent leur nourriture.
Tout au long de l’année, le Héron Cendré, espèce emblématique des marais, est présent et facile à observer. Il est désormais souvent accompagné de la blanche Grandes Aigrette, d’Aigrettes Garzette et parfois de Hérons Garde-Bœufs, qui cotoient les troupeaux de bovins. A la fin de l’été, de jeunes Hérons Pourprés, aiment aussi passer quelques semaines sur les bords de l’Arz avant de partir en migration.
Parmi les nombreux passereaux migrateurs qui se reproduisent dans les marais, on pourra observer le Bruant des Roseaux, le Bruant Jaune, le Phragmite des Joncs, ou encore la Fauvette Grisette. La superbe Gorge-bleue à miroir s’installe depuis quelques années dans les petites roselières au début du mois de mai. A rechercher et à écouter par les belles soirées d’été.
Autre nouvelle arrivée , la Pie Grièche-écorcheur peut désormais se laisser observer de mai à fin-août. Perchée sur son observatoire d’épineux en bordure de prairie, elle guette ses proies et défend son nid des intrus.
La Cigogne Blanche, dont plusieurs couples nichent désormais dans les marais de la Vilaine, fait souvent en été des pauses nocturnes dans les prés fraîchement fauchés. Jeunes et adultes capturent serpents, batraciens et petits rongeurs avant de poursuivre leur migration vers l’Afrique du Nord.
Les marais de l’Arz et de l’Oust accueillent d’autre part une belle diversité d’odonates (libellules et autres zygoptères). L’Agrion de Mercure, espèce patrimoniale protégée, est présente sur la zone Natura 2000.
La lande sèche
En nous dirigeant vers La Maillaye, au nord-ouest de la commune, au cœur du massif boisé, on atteint quasiment le point culminant du territoire communal, avec ses 45 mètres d’altitude. Dans cette petite lande sèche, le schiste affleure. Le sol est pauvre et la végétation est typique : Ajonc d’Europe, Bruyère Cendrée, Callune, Molinie. Les lichens recouvrent les affleurements de schiste.
Ce milieu fragile, est souvent considéré comme de peu d’intérêt. Pourtant, même de taille réduite, il contribue à enrichir la biodiversité du territoire. Les landes sèches bretonnes ont tendance à régresser et leur préservation est prioritaire.
Ce milieu pauvre, accueille une avifaune originale.
Par les belles nuits d’été, on peut écouter l’étrange et puissant trémolo de l’Engoulevent d’Europe. Cet étonnant oiseau migrateur est très discret dans la journée. Son plumage mimétique le rend invisible dans le sous-bois ou au sol. A partir de la mi-juin, son chant retentit de la tombée de la nuit jusqu’à l’aube, c’est le moment de l’observer tandis qu’il chasse les insectes.
En journée, vous pourriez aussi croiser la farouche Fauvette Pitchou.
Le site, comme toutes les landes sèches, est également le territoire de chasse de plusieurs espèces de Chauve-souris. Le Grand-Murin hiberne à proximité du site.
Ce domaine est aussi celui de papillons spécifiques. On peut rechercher l’Agreste ou le Faune. Certaines espèces de libellules trouvent sur les affleurements rocheux la chaleur qu’elles apprécient…
Les zones boisées
Poursuivez votre périple vers l’est, en direction de la Grée de la Beaulouise. Cet escarpement surplombe la vallée de l’Oust et le barrage de La Potinaie, sur le canal de Nantes à Brest.
Vous traversez la principale zone boisée de la commune. C’est ici le domaine du Pin Maritime, du Chêne Pédonculé et bien sûr du Chataîgnier.
Les pics sont ici dans leur milieu. Le Pic Epeiche, dont les cris bruyants et les vestiges de loges (nid) creusés dans les troncs d’arbres constituent autant d’indices de sa présence. De taille légèrement inférieure, le Pic Epeichette parcourt inlassablement la cîme des arbres .
Beaucoup moins courant mais bien présent est le Pic Noir. Son cri et son chant particuliers, permettent d’identifier à coup sûr celui que l’on prend souvent pour une corneille. Nouvellement arrivé en Bretagne (une dizaine d’années) il est très discret. Meilleur indice de sa présence: les plaques d’écorce d’arbres morts ou malades qui s’accumulent à la base des troncs. Le résultat du travail acharné du pic noir à la recherche des insectes abrités sous l’écorce du tronc.
Le bocage
Le bocage constitue le reste du territoire communal. Un maillage de prairies, de terres agricoles et de petits boisements, séparés de haies bocagères. Les haies bocagères sont aussi des corridors écologiques indispensables pour abriter et à la nidification de nombreuses espèces d’oiseaux, mais aussi de petits mammifères.
Les rapaces nocturnes sont bien présents dans ce milieu : la Chouette Hulotte dont les chants retentissent dans la nuit une bonne partie de l’année. Plus discret, et plus rare aussi, le Hibou Moyen-Duc, souvent trahi par ses pelotes de réjection sous les arbres où il se repose en journée. La Chouette Effraie survole, à la nuit tombée, les milieux ouverts du bocage à la recherche de proies: campagnols, mulots autres petits mammifères.
Crédit photographique: sauf mention contraire Henri-Claude Couronné